02Jan2019
Trois questions à Raphaël de Taisne, co-fondateur de Yumi, par Léo Chompré
Trois questions à Raphaël de Taisne, co-fondateur de Yumi. Propos recueillis par Léo Chompré, consultant junior.
Photos : Capture vidéo Facebook / YUMI (bannière) / DR (portrait)
Vae Solis Corporate : Quelles est la recette pour gérer la communication de sa start-up, dans un contexte contraint, notamment au plan budgétaire ?

Raphaël de Taisne : Une startup a par définition relativement peu de moyens financiers pour communiquer. Ses fondateurs et collaborateurs doivent donc faire preuve d’audace et d’énergie pour saisir toutes les occasions à leur portée. Aux médias traditionnels, elle privilégiera plutôt les coups de com’ sur les réseaux sociaux, les piratages d’événements, les prises à partie de personnalités. Par exemple, au salon de l’Agriculture, nous avons approché le Président Emmanuel Macron pour lui proposer des jus de légumes concoctés par nos soins, qu’il a immédiatement goûtés. La stratégie s’est révélée payante, puisque la scène filmée et diffusée a récolté plus de 28 000 vues sur Youtube. En capitalisant sur son capital sympathie de départ, une start-up peut et doit aussi favoriser le bouche à oreille autour de ses produits en utilisant des stratégies de parrainage.
Vae Solis Corporate : Les levées de fonds sont des moments déterminants pour les start-ups, comment vous préparez-vous en amont ?
Raphaël de Taisne : Du point de vue de la communication, une levée de fonds peut être une bonne occasion de rassurer ses partenaires et ses clients. Cela permet de montrer que l’entreprise comme ses produits suscitent de l’intérêt, qu’elle se développe, et s’éloigne d’une situation de difficulté économique. La contre-partie est qu’elle peut alors se voir très poussée à la dépense, se faire prendre d’assaut par les cabinets de conseil et de communication, et risquer de perdre en capital sympathie. Nous avons décidé de ne pas communiquer sur ce sujet car une levée de fonds n’est pas une fin en soi : ce qui compte, c’est l’exécution derrière !
Vae Solis Corporate : Comment évolue la stratégie de communication de Yumi à mesure que la start-up s’agrandit et s’internationalise ?
Raphaël de Taisne : Nous sommes passés d’une communication très centrée sur nos produits, et les coulisses de l’équipe, à une communication axée sur les engagements forts pris par Yumi. Nous nous sommes fait les avocats du zéro plastique, et prenons régulièrement la parole sur le sujet. Ces tribunes nous offrent une visibilité beaucoup plus forte que le fait de parler de nos produits. Ce déclic s’est produit lorsque Citeo, l’organisme chargé de prélever auprès des entreprises une éco-contribution sur les emballages, nous a infligé un « malus » pour nos bouteilles issues de résidus de cannes à sucre.