05Nov2021
Trois questions à … Neo, le média qui veut recréer du lien entre les Français.
« Notre volonté est de parler de notre pays et de rassembler les Français »
Louis Perrin
Lancé depuis 10 mois, Neo est rapidement devenu un média social incontournable, avec plus de 300 millions de vues cumulées. Vae Solis est allé à la rencontre de Louis Perrin et Anne-Henri de Gestas, cofondateurs de Neo.
Propos recueillis par Jean-Benoit Harel
Louis Perrin (gauche) et Anne-Henri de Gestas (droite), deux co-fondateurs de Néo.
Nous assistons aujourd’hui à des lancements assez réguliers de nouveaux médias. En quoi Neo est-il différent ?
Louis Perrin : Avec 4 autres fondateurs, dont Bernard de la Villardière et Stéphane Simon, nous avons lancé le média Neo en janvier 2021. Nous publions plusieurs fois par jour des petites vidéos sur les réseaux sociaux.
Nous sommes tous passés par la communication et/ou le journalisme, et avons partagé une intuition, un constat : une partie de la population était ignorée par les médias sociaux. En effet, les Brut, Konbini ou Loopsider s’adressent aux 2% les plus « cool » de la population, les « jeunes urbains créatifs », souvent des CSP+ jeunes et bien insérés dans la vie active. Toute une partie de la population ne se reconnaît pas dans ces médias.
On peut légitimement se poser la question du fonctionnement de leur modèle. La sociologie des utilisateurs des réseaux sociaux, les digital-users, a été bouleversée. Il y a une dizaine d’années, seuls les Français les plus jeunes et connectés étaient inscrits sur les réseaux sociaux, alors qu’aujourd’hui sur Facebook nous retrouvons la sociologie de la population française dans son ensemble.
Nous avons donc créé un média qui a l’ambition d’intéresser tous les Français. Et aujourd’hui, sur 10 mois, nous sommes à plus de 300 millions de vues cumulées et sommes pris d’assaut par les marques. Preuve que notre diagnostic est partagé par les annonceurs.
Pourquoi les marques s’intéressent-elles à votre média ?
Anne-Henri de Gestas : Le brand-content est au cœur de notre business model. Les marques cherchent davantage à se donner une coloration positive et bienveillante, sur une multitude de sujets, et c’est ce que nous apportons.
Dans certains contenus, certains de nos comparables deviennent anxiogènes et développent des prismes dont les marques ne veulent pas forcément. Le risque pour ces dernières est alors de se retrouver par exemple, entre une vidéo sur les violences policières et une autre traitant du « racisme systémique ». Aujourd’hui, ça ne colle pas avec l’image positive qu’elles veulent renvoyer.
Les entreprises ont profondément transformé leur manière de communiquer. On assiste à un phénomène de french-washing : les marques préfèrent davantage valoriser leur usine dans la Sarthe que leur antenne à Berlin, New-York ou Singapour. Elles veulent se repeindre en bleu/blanc/rouge et chanter Cocorico !
En quoi votre média permet de créer du lien entre les Français ?
Louis Perrin : Notre volonté est de parler de notre pays et de rassembler les Français autour d’éléments fédérateurs comme le patrimoine, les personnalités ou l’histoire. Notre univers se veut populaire, positif et enraciné.
Une publication sur les réseaux sociaux fait le buzz en fonction de l’émotion qu’elle provoque chez l’utilisateur. Chez Neo, nous préférons la joie, la bienveillance plutôt que la haine, le ressentiment ou la bougonnerie. Bref, mettre en avant la fierté d’être Français plutôt que d’encourager l’autoflagellation.
Notre objectif est de mettre du baume au cœur des gens. Sylvain Tesson dit que « La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer ». Nous, nous voulons simplement montrer aux Français qu’ils vivent dans un beau pays !