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    27Nov2015
    COP21 : le cycle court de la communication par Cécilia Vuillermoz

    blog_VSC

    Alors que Paris s’apprête à accueillir les décideurs du monde lors de la COP21 pour débattre de l’avenir de la planète et tenter de parvenir à un accord sur le climat, les ONG s’activent.

    Mais contrairement à ce que l’on aurait pu penser, l’objectif premier, et dorénavant nouveau, des associations, n’est plus d’obtenir la signature d’un « sacro-saint » accord international visant à limiter le réchauffement climatique, mais plutôt de faire prendre conscience de l’urgence de la situation. A qui ? Au seul décideur qui, selon elles, pourra faire bouger les choses : le citoyen.

    Fortes des enseignements qu’elles ont pu tirer des conférences de Copenhague et de Lima, considérées comme des échecs, les ONG axent essentiellement leur communication sur l’opinion publique et non plus sur les leaders politiques, en qui elles ne placent plus leurs espoirs. La dernière campagne du WWF illustre bien le peu de crédibilité accordée aux négociations: quand bien même les négociations aboutiraient, « 2 degrés, c’est déjà trop ».

    C’est aujourd’hui vers le citoyen, dont l’influence est grandissante, qu’elles se tournent. Et pour cause : un sondage de l’institut Viavoice pour Libération montre que les citoyens eux-mêmes sont jugés plus actifs que les États pour lutter contre le réchauffement climatique. Ainsi, via une réappropriation des enjeux par les individus, les ONG espèrent induire un changement sociétal profond, et préparent déjà « l’après COP21 ». Alors que l’initiative Ma COP21 incite les internautes à agir directement sur le climat en relevant des défis divers, l’association Art of Change 21 propose la création de masques anti-pollution originaux et Aternatiba nous invite à parcourir la France à vélo…

    Cette désintermédiation, qui voit les associations s’adresser directement aux citoyens, sans plus passer par la case décideurs, fait d’autant plus sens aujourd’hui que l’accord de Paris pourrait permettre à un individu d’attaquer un État qui ne tiendrait pas ses engagements en matière de réduction de CO2. Le droit international évolue, les associations s’adaptent. Vingt ans après Rio, c’est peut-être là le vrai changement : la place grandissante donnée au citoyen dans la préservation d’un environnement sain.