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    28Mai2019
    3 Questions à Florian Bachelier, 1er Questeur de l’Assemblée nationale, Député d’Ille-et-Vilaine

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    Trois questions à Florian Bachelier, 1er Questeur de l’Assemblée nationale, Député d’Ille-et-Vilaine. Propos recueillis par Margot Antoniazzi et Valentin Ducros consultants Vae Solis.

    VSC : Quels pourraient être les apports de l’intelligence artificielle pour une institution comme l’Assemblée nationale ? 

    La fabrique de la loi est un processus long, dû en partie à une déperdition d’énergie et de valeur ajoutée dans les circuits. Comment fait-on pour que le choix politique des citoyens se traduise concrètement et dans des temps courts dans la loi ? L’intelligence artificielle permet d’analyser plus précisément les situations et permettra d’être plus fins dans le diagnostic, dans le traitement des situations et d’améliorer les rapports avec les citoyens. Nous faisons face à la fois à une accélération de la mutation technologique et à une évolution du paradigme politique, avec une forte dégradation du lien de confiance entre les citoyens et leurs représentants. Le Parlement souffre d’un déficit d’efficacité. Nous pourrions résoudre cela par un changement des usages. Les députés sont en demande de modernisation. 

    VSC : Est-ce que l’utilisation accrue d’outils numériques ne se fera pas au détriment des ressources humaines ?

    Non pas du tout. Si nous prenons l’exemple du personnel qui s’occupe du compte-rendu des séances, nous pouvons imaginer que demain la saisie manuelle sera remplacée par un système de saisie vocale. Or nous aurons toujours besoin de personne pour vérifier que c’est opérant.    

    VSC : Est-ce qu’une utilisation massive des ressources IA et données ne pose pas un problème de sécurité ?

    Il y a un véritable enjeu de souveraineté numérique derrière le développement de l’intelligence artificielle. Le contexte mondial voit se développer les cyberattaques, de plus en plus efficaces. Le rattrapage numérique engagé par l’Assemblée nationale nous expose évidemment davantage au risque cyber. C’est pour cela que nous avons souhaité un véritable changement de doctrine en la matière. Ces deux paramètres mis ensemble, l’exposition aux risques est largement accrue. Jusqu’à présent la doctrine était de dire que l’ANNSI, au nom de la séparation des pouvoirs, ne pouvait pas intervenir sur le cœur numérique du Parlement. Mais un partenariat historique a été récemment conclu avec cette agence sur le déploiement de sondes et la mise en place d’une action de sensibilisation des usagers et du législateur.