21Nov2007
L’UIMM, une crise « exemplaire » !
Si la crise est bien souvent l’apogée d’une phase beaucoup plus longue et en grande partie « immergée » ; elle est aussi la résultante d’une convergence entre des événements, l’émergence médiatique et le processus d’information des parties prenantes. En d’autres termes, les faits en tant que tels sont rarement le seul élément crisogène. Les équipes de Vae Solis Corporate déduisent de leurs multiples expériences que la gestion de la crise (la manière d’être, de faire et de dire) est un élément de catalyse ; elle « fait » ou non la crise.
Dans l’affaire de l’UIMM, les silences gênés de Denis Gautier-Sauvagnac, le silence parfaitement compréhensible mais ravageur en fait de Laurence Parizot pendant plusieurs jours, les explications empruntes d’une « langue de bois » de l’essence la plus rare de certains commentateurs, tout cela, loin de limiter les dégâts par une soi-disant « maîtrise » de la communication, a donné l’impression d’une omerta. En comparaison et pour l’instant les dirigeants des syndicats de salariés ont réussi leur stratégie de « containment » de cette affaire.
Dans cette affaire, la gestion de la crise par l’UIMM et DGS risque de facto d’être également retenue à charge contre eux dans le cadre des procédures judiciaires, car malheureusement en matière de justice également, la perception est importante. L’opinion publique aura retenu que le patronat disposait de centaines de millions d’euros pour des versements en liquide. L’impact de la crise, dont l’intensité est la résultante d’une gestion de crise dont chaque élément pris isolément est compréhensible mais dont la résultante a été catastrophique, aura des répercussions intenses et durant encore de longues semaines : c’est ce qu’on appelle « le prix de la crise ».